Eurogroup Consulting publie le 11 janvier les résultats de l’édition 2021 du Baromètre des Grandes Entreprises, réalisé en partenariat avec BFM Business et l’Express. Face aux multiples incertitudes liées à la crise du Covid-19, les dirigeants interrogés restent majoritairement optimistes.
UN NIVEAU D’OPTIMISME REMARQUABLEMENT CONSTANT
Interrogés pour la première fois depuis l’irruption de la COVID-19, les dirigeants des grandes entreprises françaises sont 68% à se déclarer optimistes. Ce niveau est très proche de l’avant crise puisqu’ils étaient 70% d’optimistes lors du baromètre de janvier 2020.
60% d’entre eux voient leur entreprise sortir de la crise d’ici la fin 2021. Mais ils ne sous-estiment pas les défis futurs pour s’adapter aux incertitudes liées à la crise pour autant. Ainsi, ils devront être particulièrement vigilants aux risques économiques et financiers, tout en maintenant la rentabilité.
L’ANALYSE DE GILLES BONNENFANT, PRÉSIDENT D’EUROGROUP CONSULTING
« Je retiens d’abord l’optimisme à toute épreuve des dirigeants. Il se maintient à un niveau élevé en dépit d’un contexte inédit/hors norme. Face à la Covid-19 et malgré deux confinements, nos grandes entreprises ont su s’adapter. Ainsi elles ont pu passer les stress tests d’une crise protéiforme, en particulier grâce à l’engagement exceptionnel de leurs collaborateurs.
Les dirigeants des grandes entreprises françaises savent qu’ils doivent encore composer avec une forte incertitude économique en 2021. Néanmoins, ils s’y sont suffisamment préparés pour assurer la résilience de leurs modèles, au point d’entrevoir la sortie de crise dès la fin de cette année. Plus important encore, ils aborderont ces prochains mois avec la volonté de transformer leurs organisations en s’inspirant des enseignements de la crise.
Dès lors que nos grandes entreprises feront le choix de rester soudées avec l’ensemble du tissu économique français dans les mois à venir, ces résultats constituent un signal très prometteur pour l’économie de notre pays. »
LES GRANDS INDICATEURS POUR 2021
Les prévisions de risques
Pour 2021, les risques économiques et financiers focalisent l’attention des dirigeants interrogés (84,2%), devançant nettement les risques sanitaires et cyber.
Les prévisions d’investissements
Les prévisions d’investissements sont sensiblement les mêmes pour la France et pour l’étranger. On constate toutefois un plus fort optimisme quant à l’évolution de l’activité à l’étranger. 58% des dirigeants y prévoient des hausses d’activité pour leurs entreprises l’année prochaine, contre +34% en France. De même pour la rentabilité : +42% la voient en hausse à l’étranger en 2021, contre +35% en France.
Une anticipation globale de stabilité
Pour autant, les grands indicateurs de prévision en matière d’activité, de rentabilité, d’investissement et d’effectifs en France et à l’étranger se situent tous autour de la moyenne (entre 4,6 et 6/10).
Ces résultats indiquent une anticipation globale de stabilité. Après avoir organisé leurs entreprises face à la crise en « mode résilience », les dirigeants interrogés estiment que 2021 ne pourra pas être une plus mauvaise année que 2020.
L’évolution des effectifs
Les dirigeants sont certainement conscients du niveau atypique et conjoncturel de soutien public à l’économie et à l’emploi en France. Ainsi, la majorité d’entre eux (63%) prévoit une stabilité de ses effectifs en 2021. Pour eux, le plan de relance engagé par le gouvernement ne semble pas permettre d’anticiper des créations d’emplois en France à ce stade.
L’impact modéré de la crise sur les prévisions pour 2021
Dans l’ensemble, les « soldes d’opinion » fléchissent en moyenne de 12 points. Cela montre l’impact très modéré de cette crise sur les anticipations des dirigeants en comparaison avec les crises financières survenues en 2009 et a fortiori en 2012 (-45 points de chute en moyenne). Les prévisions de baisse de rentabilité en France (solde : -18%) apparaissent notamment amorties par les aides d’État et le plan de relance. C’est d’ailleurs ce qu’indique la baisse plus nette de ces prévisions à l’étranger (-29%).
LES DÉFIS DE LA SORTIE DE CRISE
Priorités à court terme
Plusieurs défis sont proposés aux dirigeants à court terme pour garantir la survie de leurs entreprises. La capacité à s’adapter aux multiples incertitudes liées à la crise (60,6%) et à maintenir ou renforcer leur rentabilité (54,5%) dominent tous les autres. Y compris l’accélération de l’innovation numérique (39,7%) ou l’enjeu de maintenir le contact et le niveau d’engagement des collaborateurs (36,4%).
Vers une transformation durable des organisations
Cette crise est également un vecteur de transformations durables pour les entreprises. Une large majorité des dirigeants interrogés (81,6%) évoque la mise en place d’une nouvelle organisation du travail et des pratiques managériales. Viennent ensuite des items de transformations issues du terrain tels que la digitalisation / automatisation du modèle opérationnel (55,3%). Et enfin les circuits de décision raccourcis (34,2%), qui remisent au second plan les transformations plus stratégiques (abandons ou créations d’activité, nouvelle stratégie immobilière, etc.).
L’engagement exceptionnel des collaborateurs
Les dirigeants témoignent d’une véritable confiance à leurs collaborateurs. Plus de 8 sur 10 (81,5%) évaluent la mobilisation de leurs équipes à un niveau élevé, voire très élevé. Ce résultat est le fruit de l’engagement exceptionnel dont ont fait preuve ces femmes et ces hommes au service de leur entreprise au cours des derniers mois. Il traduit le rôle décisif joué par la ressource humaine pour assurer la résilience des organisations face à une crise inédite. Le facteur humain émerge ainsi comme une clé de la sortie de crise.
La crise : une nouvelle opportunité ?
L’optimisme est ainsi de mise pour 68% des dirigeants interrogés, un résultat en remarquable stabilité par rapport à janvier 2020 (-2 points seulement). De plus, les grandes entreprises apparaissent comme un îlot de réassurance et de confiance face aux difficultés du moment. Pour eux, la sortie de crise de leur entreprise parait nettement plus proche (60% l’attendent d’ici fin 2021) que la sortie de crise de l’économie en général (seuls 32% l’entrevoient avant 2022). A noter par ailleurs que pour 15% des dirigeants interrogés, la crise est même vécue comme une opportunité en tant que telle.
EN SAVOIR PLUS
A propos du Baromètre des Grandes Entreprises Françaises
Le Baromètre des Grandes Entreprises françaises (BGE) évalue chaque année au travers de leurs dirigeants, le dynamisme et les défis de l’économie française. Réalisée en partenariat avec l’Observatoire BFM Business et l’Express, cette étude associe vision prospective, analyse du fonctionnement de l’entreprise et priorités opérationnelles.
Nous remercions l’ensemble des dirigeants qui, en répondant au questionnaire, nous ont fait partager leur vision sur la performance économique de leur entreprise et leurs perspectives au sein d’un environnement global fait de contraintes, d’incertitudes et d’opportunités liées à la crise inédite que nous traversons.
Méthodologie de l’enquête
L’enquête menée entre le 26 novembre et le 9 décembre 2020 (pendant la période de confinement) auprès des dirigeants des grandes entreprises françaises, sollicités par mail via une plateforme innovante proposée par la start-up Bloomin, spécialisée dans la réalisation d’enquêtes et l’expérience collaborateurs.